Laurentine, de nationalité togolaise et Rocq, prêtre diocésain du Bénin, tous deux formés à l’IFHIM, ont organisé une session de bâtisseurs de ponts de paix avec 70 couples de la paroisse Saint-Joseph de Ouessè venant de six villages différents. Ils ont aidé les parents à voir concrètement comment ils bâtissent la paix, l’amour dans leur couple, dans leur famille, en plus de les ouvrir au développement de l’enfant.
Laurentine, dont nous avons appris avec regret le décès en décembre 2020, était aussi très impliquée auprès des enfants. Dans le diocèse de Lokossa, précisément à Hagoumey dans un complexe scolaire Padre Pio, elle enseignait à 45 enfants âgés de deux à dix ans en mettant l’accent sur ceux et celles qui ont des difficultés et en construisant la fierté et l’estime de soi. Elle s’engageait aussi auprès des parents. Elle disait être plus attentive aux enfants. En plus de cette tâche, elle multipliait la formation en actualisant les forces vitales humaines auprès d’un groupe de 500 enfants de l’enfance missionnaire. Ils découvraient comment l’ouverture à l’autre est une semence dans leur quotidien. Dans sa congrégation, elle donnait aussi aux jeunes en formation, postulantes comme novices, des retraites et elle faisait des interventions sur la connaissance de soi par l'actualisation des forces vitales humaines afin qu’elles prennent des décisions ajustées à leur choix de vie. Elle travaillait aussi avec des adolescents de la paroisse pour qu’ils soient des secouristes pour la paix en plus de superviser dix leaders de mouvements et groupes de prière de la paroisse.
Il y aussi un réseau d’ancien.ne.s étudiant.e.s du Togo-Bénin formé.e.s à l'IFHIM. Rocq, ainsi que deux de ses confrères prêtres diocésains, Damien et Hyacinthe, collaborent avec d’autres étudiantes formées à des projets. L’équipe du Togo-Bénin est active et collabore pour plus de paix et de vie.
Voici un extrait écrit par Hyacinthe: « J’ai sélectionné douze personnes de notre doyenné pour les faire cheminer afin qu'elles deviennent des "bâtisseurs de ponts de paix". Je voulais surtout qu’elles développent une habileté dans la relecture pour m’aider à former d’autres groupes tels que les jeunes, les enfants et les couples. Avec ces douze personnes, nous avons eu pour la première fois, quatre jours de session en septembre (2018). Comme la plupart sont des enseignant.e.s, nous avons désormais notre formation une fois par mois. La formation de décembre a été animée par Laurentine. (…) L’un d’eux disait: « J’étais en chemin pour aller donner des cours au collège quand j’ai vu un couple peulh qui venait de faire un accident. Comme ce sont des peulhs, je voulais continuer mon chemin. Mais aussitôt, je me suis souvenu que toute personne est une personne. Puis, j’ai décidé de m’arrêter et de les amener à l’hôpital. » Quand il racontait cette expérience, il était tellement rayonnant que je l’ai aidé à voir son amour universel. Un autre s'est exclamé: « Cette formation me donne des outils pour mieux vivre l’amour du prochain que Dieu me demande de mettre en pratique. Tous les chrétiens doivent vivre cette formation. » Étant tous des couples mariés, ils ont reconnu que la formation a apporté un changement notable dans leurs relations avec leur conjoint.e et avec leurs enfants. L’un d’eux disait: « Avant la formation, quand je rentrais à la maison, tous mes enfants allaient se cacher. Maintenant, je suis capable de jouer et de parler avec eux. Ce n’est plus le règne de la terreur, mais celui de l’amour. »